Interview de Gabriel GUIBERT, directeur de la Résidence Retraite l’Abbaye
Gabriel GUIBERT, directeur de la Résidence Retraite l'Abbaye, nous parle de l'accueil d'alternants du GEIQ au sein de sa structure.
Vous êtes directeur d’un EHPAD et vous avez sauté le pas de l’accueil d’alternants en formation d’aide-soignant …
Pourquoi avoir fait ce choix ?
"La résidence Retraite L’Abbaye est un EHPAD privé associatif à but non lucratif qui accueille 84 résidents. Comme beaucoup dans le domaine de la santé, le recrutement est compliqué. Après une visite d’information sur le GEIQ, nous avons vu dans l’alternance à la fois une opportunité et une solution. C’était une opportunité, car l’alternance peut être lourde à gérer, mais le GEIQ nous permettait d’accueillir un alternant sans avoir à nous occuper de la partie administrative. C’était aussi une solution, car cela permet de former des personnes, de les fidéliser dès leur formation, et de renforcer nos équipes."
Quels sont les avantages que vous y voyez ?
L’avantage principal de l’alternance est de pouvoir former quelqu’un sur une longue période. Cela nous permet de l’acculturer aux valeurs de l’établissement, et de faire en sorte qu’à la fin de sa formation, il soit directement opérationnel. Avec une formation classique, la personne passe de stage en stage, et une fois arrivée en entreprise, il faut encore lui apprendre le fonctionnement de l’établissement. L’alternance évite cette phase d’adaptation en entreprise.
Quels sont les points de vigilance pour la réussite de ces parcours ?
"Les points de vigilance concernent surtout l’accompagnement de l’alternant. Il est important de bien le positionner au sein de l’équipe, et de faire comprendre à ses collègues qu’il est là pour apprendre et étudier, et non pour absorber toute la charge de travail. Il faut veiller à ce qu’il ne soit pas considéré comme un salarié à part entière avant d’avoir terminé sa formation."
Comment accompagnez-vous les alternants au sein de l’EHPAD ?
"L’accompagnement de l’alternant dépend du profil de la personne. De notre côté, nous essayons de prévoir des temps spécifiques avec des professionnels référents. L’infirmier coordinateur effectue des points d’étape réguliers. L’objectif est de les amener à être de plus en plus autonomes, tout en veillant à ce qu’ils se sentent suffisamment en confiance pour venir nous solliciter dès qu’ils en ressentent le besoin."
Comment se passe l’intégration des alternants dans les équipes ?
"L’intégration a été un peu particulière, car les deux personnes avec qui nous avons travaillé étaient déjà chez nous depuis 2 à 4 mois avant de commencer leur cycle d’alternance. Elles étaient donc déjà perçues par l’équipe comme des collègues à part entière, et non comme des alternants. À l’avenir, nous éviterons de recruter les alternants trop en avance. Nous les intégrerons progressivement en tant qu’apprenants, avec des périodes de doublon avec leur maître d’apprentissage, et une autonomisation au fur et à mesure."
Votre première alternante va être diplômée prochainement, retenteriez-vous l’aventure ?
"C’est une grande fierté qu’Isilda obtienne son diplôme. Nous retenterons l’aventure, et c’est déjà en cours avec Laetitia. Je suis convaincu que les métiers de la santé s’apprennent avant tout sur le terrain. L’alternance est le meilleur moyen de mettre les étudiants dans des conditions réelles dès le début, afin qu’ils sachent dans quel environnement ils vont évoluer. Cela évite qu’ils passent un an dans une bulle avant d’être confrontés aux réalités du terrain, ce qui peut être source de déception."
Pourquoi recommanderiez vous à d’autres structures de former par le biais de l’alternance ?
"Je pense qu’il ne faut pas hésiter à se lancer. Cela demande de l’investissement, mais c’est le meilleur moyen d’avoir un professionnel qui est déjà acculturé à l’établissement, qui réfléchit sur ses pratiques, cela valorise les parcours d’apprentissage."
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